lundi 1 février 2016

La Reine Margot

Auteur : Alexandre Dumas

Introduction
Alexandre Dumas, (dit aussi Alexandre Dumas père) est un écrivain français né le 24 juillet 1802. Appartenant au mouvement romantique, il écrit d'abord des pièces de théâtre avant de se tourner vers le roman historique.
Publié en 1845, "La Reine Margot" est le premier tome d'une trilogie consacrée aux guerres de religion, précédant "La dame de Monsoreau" et "Les Quarante-Cinq".
Il fut notamment adapté en film, en 1994, avec Isabelle Adjani dans le rôle de Margot.


Contexte historique
L'intrigue se déroule sur une période très courte, entre 1572 et 1574, sous le règne de Charles IX, fils de Henri II et de Catherine de Médicis, et qui succéda à son frère François II sur le trône de France.

Alors que, en 1572, les relations entre catholiques et huguenots (protestants) sont plus que tendues, on célèbre le mariage de Marguerite de Valois, surnommée Margot, soeur de Charles IX, avec Henri de Bourbon, roi de Navarre, et protestant.
Ce mariage attire de nombreux protestants à Paris, et Charles IX, influencé par sa mère, décide de profiter de cet événement pour éradiquer les chefs protestants, à commencer par l'amiral Gaspard de Coligny.

En effet, Catherine de Médicis soupçonne Coligny d'inciter son fils à envahir la Flandre, ce qui provoquerait une guerre avec l'Espagne, guerre dont les chefs catholiques ne veulent à aucun prix !

Une folie meurtrière s'empare du peuple et s'étend à toute la France : c'est le massacre de la Saint-Barthélémy, qui eut lieu le 24 août 1572. On estime le bilan des victimes protestantes à plusieurs milliers (voire des dizaines de milliers) !

Les princes de sang sont cependant épargnés, comme le prince de Condé et Henri de Navarre, qui se voit contraint d'abjurer au profit de la religion catholique.


Résumé
1572. La France des guerres de religion est devenue le champ clos des grands seigneurs et des prétendants au trône. A Paris, le jeune roi protestant de Navarre, le futur Henri IV, vient d'épouser Marguerite de Valois, dite Margot ; mariage politique qui n'empêche pas les Guise et le roi Charles IX de fomenter les horreurs de la Saint-Barthélemy. Sur les pas du jeune comte de La Mole, dont s'éprend éperdument la belle Margot, et de son compagnon, le tonitruant Annibal de Coconnas, nous entrons dans ce labyrinthe d'intrigues, d'alliances, de trahisons. Les poignards luisent sous les pourpoints. René le Florentin fournit les poisons à l'implacable Catherine de Médicis. Le vieux Louvre avec ses fêtes brillantes, ses passages secrets, son peuple de soldats et de jolies femmes, est le théâtre où se déploient en mille péripéties les jeux de l'amour, de la politique, de la haine. Le père des Trois Mousquetaires nous en donne une passionnante chronique, où sa pétulante bonne humeur survit aux plus sanglants épisodes.


Mon avis
C'est sans conteste le plus sombre des romans de Dumas que j'ai lus jusqu'à-présent !

Je l'ai trouvé très intense, d'autant plus qu'il relate une période très courte et que l'action se déroule presque exclusivement dans le palais du Louvre (avec ses couloirs meurtriers, ses cachettes et ses passages secrets, d'où la terrible Catherine de Médicis peut émerger à tout moment) et dans ses alentours. 
Dans ce palais, les murs ont des oreilles, et malheur à celui qui baisse sa garde ! Le suspens est d'autant mieux entretenu qu'on ne sait jamais lequel des complots va aboutir (Dumas est un grand amateur des retournements de situation) !

L'ambiance est tendue, entre les intrigues et les trahisons, les complots et les assassinats (envisagés pour certains, accomplis pour d'autres) et le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas l'esprit de famille qui règne !
Charles IX, roi influençable et instable, à la santé fragile, fait froid dans le dos !
D'humeur changeante, parfois imprévisible et paranoïaque, il se méfie autant de ses frères, les ducs Henri d'Anjou et François d'Alençon (qu'il soupçonne de vouloir usurper son trône), que de sa mère, Catherine de Médicis (qui ne recule devant rien pour arriver à ses fins, celles-ci visant plutôt à favoriser Henri d'Anjou, son fils préféré, que Charles).

Au milieu de tout ça, Henri de Navarre, dont la vie ne tient qu'à un fil parmi ces catholiques, cherche en Marguerite, sinon une épouse, du moins une alliée politique : car il ne s'agit pas ici d'un mariage d'amour, vous l'aurez compris...

Mais parmi les relations entre les différents personnages, on trouve quand même de beaux sentiments, comme l'amour de Marguerite pour La Mole, un gentilhomme protestant, ou l'amitié entre La Mole et Coconnas, qui semble d'autant plus improbable qu'ils manquent plusieurs fois de s'entretuer (précisons que Coconnas, lui, est catholique) !

C'est bien une tragédie que Dumas nous dépeint dans ce roman, avec le massacre de la Saint-Barthélémy pour comble, et cette face terrible de Charles IX, qui tient le discours suivant à son beau-frère Henri de Navarre :

"Cette nuit, monsieur, dit Charles IX, on me débarrasse de tous les huguenots. [...] Ma Majesté tue et massacre à cette heure tout ce qui n'est pas catholique ; c'est mon plaisir. [...] Et tous ceux-là, regarde, ajouta-t-il en montrant du doigt la ville, ceux-là ne m'avaient-ils pas bien servi aussi ? n'étaient-ils pas braves au combat, sages au conseil, dévoués toujours ? Tous étaient des sujets utiles ; mais ils étaient huguenots, et je ne veux que des catholiques."

On saluera encore une fois la capacité de Dumas à nous faire vivre le récit, mêlant la légèreté au drame, le rire aux larmes, l'attendrissement à la haine, avec des personnages attachants ou exécrables (parfois même les deux !)

Contrairement aux autres romans que j'ai lus de Dumas, je n'ai pas eu de coup de coeur particulier pour l'un ou l'autre des personnages, même s'il y en a que j'ai appréciés un peu plus que les autres, comme le judicieux Henri de Navarre ou le brave de Mouy.
Et j'ai particulièrement détesté Catherine de Médicis, mais je suppose que c'était l'effet escompté !

Il y aurait encore beaucoup de chose à dire, et plus de détails à donner, mais je résumerai en disant que ce roman m'a mis une claque et que je n'ai pas pu m'empêcher d'établir certains parallélismes avec les conflits que nous montrent les médias, encore à notre époque !


Challenges concernés


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3 commentaires:

  1. Tu me donnes envie de le lire ! J'espère lire la suite des 3 mousquetaires cette année.

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    1. C'est un très bon roman, même si j'ai préféré "Les trois mousquetaires" :)

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